Life goes Lack

Ernest Giacomazzi · Mort Hors ligne Inscrit le: 13 Juin 2010 Messages: 130

Ernest écoute religieusement le discours de Gaz O Line, avec un calme rondouillard, presque agaçant. Quand enfin il termine son discours, il se fend d'un rire tonitruant, tape plusieurs fois sur la table comme si le délire était insoutenable, des larmes de joie perlant presque aux coins des yeux.

Il finit par se calmer, et, après avoir engouffré le paquet dans ses poches, joint les mains et scrute Gaz O Line d'un oeil vide.

Mais c'est exactement ça que tu ne comprends pas Gaz O Line. La vie des gens est un gros mensonge merdique. La mienne m'a fait connaître plus de huit langues étrangères. Et alors ? Bon dieu Gaz, si je m'étais ramené avec un tutu et un masque de plongée sur la tête en te parlant l'argot afro-américain, est ce que ça ferait de moi une personne si différente ? Nan. Quand tu emballes un produit, tu le protèges des bactéries et tout ce qui pourrait nuire à sa conservation: je fais pareil. La majorité de tes habitants m'ennuient profondément, alors, quand on est un camionneur qui baragouine un vieil argot merdique, les gens ne vous font pas chier. J'ai un demi-siècle, et je ne veux plus qu'on me fasse chier. Deuxième raison: ça me fait prendre mon pied. Inexplicable. Passion dévorante. Comme toi tu prends ton pied à faire de la psychologie radiophonique à deux balles avec des psychopathes féminines déglinguées du caisson dont les petits noms commencent par V. Inexplicable. Passion dévorante.

Il tape dans ses mains.

Récapitulons, puisque tu n'arrives même pas à piger ton erreur, tout scientifique que tu es.
Ce matin, je me réveille au bras d'Emily. Elle me branle un coup, puis nous partons en direction de l'atelier, alors qu'une rumeur commence à monter vers le tien.

Grand sourire, excessivement niais.

Avant de continuer l'explication: Jusque là, ça va, ou tu veux un autre dessin pour ce début ? J'ai quelque chose sur le feu.

Gaz

Il se frotte la tête en écoutant Ernest, comme s'il était embêté de lui avouer quelque chose d'embarassant, comme un gamin qui a pissé au lit. Et puis il farfouille dans sa veste pour en sortir une vieille clope toute écrasée et tordue, air satisfait.

Rendons nous service tu veux ? Je ne vais pas essayer d'expliquer l'inexplicable et le dévorant, ou alors je le ferai tout seul pour meubler mes soirées solo-drink. Toi, tu ne vas pas essayer de me vendre ton numéro de la cinquantaine résignée qui a vu du pays, parce que ton avis sur la vie des gens je m'en balance, espèce de sociopathe de merde. Et je doute que la vie des gens, t'en aies jamais rien eu à fouttre, alors je garde ma passion dévorante : il y a de très chouettes gros mensonges.

Il est secoué d'une quinte de toux, et croasse entre deux respirations.

Tu kofff ... tu as le don pour la kofff ... la contextualisation kofff. Continues kofff ... je m'en voudrais qu'ça attache à la casserole.

Et puis sur un ton de confidence, il lâche le morceau.

Pas que par V.
_________________
Bricolo Médico Texan
Gaz O'Line - Mauvaise Humeur Garantie !

Ernest Giacomazzi · Mort Hors ligne Inscrit le: 13 Juin 2010 Messages: 130

Alors comme ça on est deux ? Evite de te prendre pour Jésus doublé d'un journaliste gonzo quand on débarque en ville. N-E-W-V-E-G-A-S. C'est comme si tu appelais ta bite Giant Monster Truck. Ton crétin de cerveau se prend pour une loupe.

Il pianote sur la table de ses doigts épais.

Bien. Nous arrivons donc là où tu gis comme un minable avorton qui aurait fait une crise d'épilepsie après une séance d'auto-tamponneuse un peu musclée, et je mets plusieurs fois ma main au visage pour me couvrir de l'odeur de l'aveugle. Bon dieu. Elle est vraiment super, cette fille.

Là, tout le monde fait n'importe quoi, l'histoire me plaît, tu manques même de comprendre ce que je te dis à l'oreille mais tu l'interprètes de travers. Comme d'habitude. Menace de mort, délirium inconsistant, les demoiselles t'embarquent et Simon me demande d'entrer dans ta piaule pour confisquer la came. Je préfère écouter certaines de tes cassettes en me roulant quelques joints, j'inspecte l'intégralité de ton antre et enregistre les informations, puis je bouquine un peu en parlant tout seul. Emily arrive - oh tiens, je ne l'avais pas prévu -, nous discutons un bout, elle me parle de ton message, de la poudre, petite comédie des rossignols, puis elle repart avec le paquet. Je fais en sorte de faire ressurgir un souvenir douloureux pour faciliter l'accès à mon plan. En rentrant chez moi, je me cogne plusieurs fois la tête contre les murs. Il y a même un trou. Emily revient, à moitié endormie à cause de la tisane. Je fais en sorte que ses sens restent en éveil, rien qu'en lui parlant. Souvenir douloureux, comédie des rossignols, oh, tu es blessé Ernest chéri ? Bien, je vais aller chercher un seau et nous allons encore discuter en te débarbouillant, mais reste là sagement. Elle aime bien discuter, Emily.

Grand sourire, excessivement niais.

Là je lui dis comme ça: d'accord, mais donne moi les clopes et le paquet. Je suis pas sage. Elle me les file. Bien. Là, sans même avoir une explication, elle sait que je vais te rendre visite.

Le sourire s'élargit.

Je me dirige vers l'atelier, et mélange la poudre avec un poison mortel. J'ai pas appris la chimie dans des bandes dessinées. Je reviens, à son wagon, comme il était prévu. Gaz O Line m'a dit de te le faire essayer maintenant, il y tient vraiment. Le lendemain matin, on retrouve Emily Louise Kenneth avec des neurones en fuite, des yeux qui suintent une mélasse purulente, une bouche qui déverse une bave corrosive et un petit paquet de cochonnerie dans les mains, surmonté de la formule écrite par Gaz O Line. Gaz O Line le junkie. Dans son wagon, ton message d'adieu tourne en boucle.

Il frappe plusieurs fois dans ses mains, et lisse sa moustache.

Bien, je peux retourner faire l'amour avec Emily ou tu préfères me tuer tout de suite, champion ?

Gaz

Il se pince l'arête du nez et allume sa cigarette, puis se lève en se tenant le bas du dos. Il attrape une bouteille presque vide sur la table voisine et s'en enfile une lampée, il lui faut un remontant. Après avoir dépassé le clignement d'yeux de rigueur, il bazarde le fond de la bouteille dans un verre sale plein de sucre séché à l'intention d'Ernest.

Ton plan est bien.

Il écarte les bras et les laisse retomber contre ses cuisses.

Je suis baisé.

Nuage de fumée s'extirpant avec fluidité de ses lèvres.

Je fais rarement dans le défouloir, dans la dissipation d'ATP, la vérité c'est que je suis un mec fataliste. Mais putain tu as beau me raconter tout le conte de fée, quelque chose ne colle pas. Il y a là dedans de cette inexplicable névrose humaine, j'ai besoin de ton assistance, "mon pote". Je suis hors jeu.

Quel est l'épicentre de ton joli programme ? C'est moi, c'est Emily ? Et putain qu'est-ce que tu me reproches exactement ? Tu n'as pas mis au point ce stratagème génial juste parce que ma bite roule sur des bagnoles dans une arène pleine de gros lards pintés et de salopes en bikini ! Qu'est-ce que tu veux ?!

Il pose les mains à plat sur la table en se penchant pour appuyer ses questions.

_________________
Bricolo Médico Texan
Gaz O'Line - Mauvaise Humeur Garantie !

Ernest Giacomazzi · Mort Hors ligne Inscrit le: 13 Juin 2010 Messages: 130

Il se lève et fait craquer son cou, ses épaules. Ernest désigne du doigt le verre.

C'est gentil, mais je préfère pas.

Il se gratte le menton.

Tu poses toujours les même questions idiotes. Nous en reparlerons, ta journée a été assez bassinante comme ça. Les cinq minutes sont déjà bien entamées.

Il se dirige lentement vers l'entrée, en faisant glisser sa main sur le comptoir. A l'embrasure, d'une voix blanche:

Et nous parlerons aussi de One-Eye et de son projet.

Gaz

Le Gaz trottine vers Ernest avec un empressement manifeste, et lui barre ostensiblement le passage. Il lève un index docte sous le nez du colosse.

Toi et moi on est quand même vachement différents. Je veux dire, t’as la cinquantaine, tu veux plus qu’on te fasse chier, et tu te la joues carnaval des gitans pour tenir ton cul loin des bactéries alors que j’ai qu’à renifler le même air que toi pour savoir que t’as jamais rien fait de bien.

Il écarte le bras d’un air d’évidence.

Moi, je fais tout pour qu’on me fasse chier ! C’est même le nerf de mon business, les gens viennent des quatre coins du Fract pour me faire chier, ils m’envoient des messages radio à n’en plus finir pour me faire chier, et ils finissent par bosser avec moi ! Et le pire, c’est que parfois ils en sortent grandis, c’est mon idée phare tu vois ? Leur donner les moyens. Mais inévitablement il m’arrive de merder, c’est ce qui arrive quand on prend des risques.

Un ricanement rauque trouve son chemin hors de sa gorge, le masque vénitien qui lui sert de visage prend un air gêné.

Putain je suis désolé, j’essaie d’arrêter, depuis le début de la conversation je m’étais tenu à carreaux, mais j’ai rechuté. J’ai menti : je suis pas fataliste, je ne suis résigné à rien si ce n’est la douleur. Je suis même un putain d’acharné de merde. Et j’aime ça, tu vois, le fait d’enrager de ma propre médiocrité, de respirer de la bactérie salace, de ne pas être une pauvre merde amorphe UHT sous cellophane. Là tout de suite je suis complètement flippé pour Emily, vert de rage et tout le reste. Tu me sors par les yeux, Giacomazzi, et j’essaie de décompresser en pensant à de l’art.

Mais ya rien à faire bordel de merde, j’ai beau faire tout ce que je peux, je suis en manque et je suis ligoté à des concepts cartésiens, et tu sais ce qui me défrise ? L’asymétrie putain, l’asymétrie.

Et sur ces bonnes paroles, il éclate la bouteille vide sur la tête d’Ernest, pour dessiner sur sa peau une autre balafre, symétrique à la première, et tout aussi moche.

T’as raison, ma journée est vraiment bassinante, et il est pas question que la tienne sois bonne, connard.
_________________
Bricolo Médico Texan
Gaz O'Line - Mauvaise Humeur Garantie !

Ernest Giacomazzi · Mort Hors ligne Inscrit le: 13 Juin 2010 Messages: 130

Merde alors. Merde et remerde.

Ernest se tâte le crâne en pouffant de rire, et arrache des mains les bouts de verres éparpillés ici et là.. Il se dirige vers un des tabourets derrière lui, le soulève au dessus de sa tête et le fracasse de toutes ses forces contre le comptoir. Il s'échine à en retirer une des branches cassées pour s'en faire un bâton, une sorte de queue de billard déformée et minuscule.

Merde et remerde Gaz O Line. T'aurais pas du déconner avec Cannonball.

Il brandit le bout de bois et avance d'un air menaçant vers Gaz...avant d'en enfoncer le bout dans sa première entaille cicatrisée grossièrement, et de la refaire saigner abondamment. Le jus dégouline tout le long du parquet, aucune parcelle de son épiderme ne semble désormais épargnée par l'hémoglobine. C'est assez effrayant, mais le bonhomme sourit, tout en enfonçant le bois plus profondément, afin de tracer une tranchée meurtrie pour relier les deux plaies.

Emily ne craindra jamais rien avec moi, pauvre enfoiré de branleur à la noix.

Il jette son instrument de mutilation par dessus le comptoir.

Mec, donne moi les moyens d'exercer mon art loin de chez toi et hors de ta vue, loin de tes femmes: donne moi l'occasion de foutre le bordel autre part, de l'intérieur. Y'a pas un patelin qui t'emmerde ? J'aime bien cet endroit mais je m'y fais profondément chier...à part avec qui tu sais...

Grand sourire, excessivement niais. Moustache pleine de fluide. Un jet noir déverse un petit coulis volcanique à la gauche de son crâne.

Katerina Nivosk · Mort Hors ligne Inscrit le: 24 Nov 2009 Messages: 618 Localisation: Desert

Pendant ce temps à l'étage.

Mine renfrognée, elle ne fait rien, laisse partir Gazoline sans bouger, sans repondre au regard de Ernest. Clairement, elle n'aime pas le personnage. Elle pourrait lui foutre une dérouillée, même si son instinct lui crache qu'elle en sortirait pas indemne. Mais ses conditions ont été respectés, elle le laisse partir. Tout le monde se permet de lancer des menaces en tout sens, cela la fatigue.
Quand ils sont parti, elle s'avachie sur une chaise pour se reposer. Faire le point. Elle entend un bruit en sourdine, sans pouvoir mettre des phrases sur les sons. Puis, un grand bruit de casse. Elle ne bouge pas, elle en a marre.

Heureusement qu'a la fin de la semaine, elle va pouvoir se detendre avec un grand bol d'air frais... Pour l'instant, il s'agit juste de se reposer.
_________________
"Nous avons à faire et affaire"

Gaz

Pendant qu’Ernest joue les démolisseurs dans le rade, Gaz lui emboite le pas et procède avec sa méthode minutée habituelle. Il vide le verre laissé sur la table d’une traite, fait glisser sa ceinture hors des passants de son pantalon et l’enroule autour de son poing droit, boucle en avant.

La trogne dégoulinante lui arrache une grimace de compassion. Passablement surpris par la réponse, il brandit le bras armé de sa colère vers le mastar.

Le concept est séduisant, t’envoyer foutre le merdier ailleurs, avec sponsor et assurance vie. Je l’ai fait pour l’Absinthe, pour ce fennec de latino, pour l’autre connard de borgne, quoi de plus naturel ? C’est mon travail non ? Ouais le concept est bandant, même si pour être franc, je ne trouve pas très éthique de donner des moyens à un malade de ton envergure !

Il souffle la fumée de sa clope mourante droit devant lui, volontaire.

Mais toi, Giacomazzi, t’es pas du tout séduisant. L’idée même de te faire plaisir me file la chiasse. Et puis t’es pas prêt, il n’y aura pas le moindre job pour toi, pas même une mission suicide, avant que je sois certain que t’es le gars qu’il me faut. Tu te fais chier hein ? Et ben faisons connaissance Cendrillon, je te jure qu’on va se marrer.

Il crache alors son mégot de côté, et lève les poings en garde. N’avoir aucune chance de l’emporter ne semble pas affecter le bonhomme pour un sou.

J’emmerde le rapport de force tu piges ? Et je veux bien commencer tout de suite par une séance d’estropiage ! Néanmoins, pour tout te dire, j’en ai ma claque des infirmières là tout de suite.

Ses poings retombent le long de son corps, ses pupilles perdent de leur éclat.

Ah ouais … j’en ai vraiment ma claque d’être impotent, on verra ça plus tard. Et puis je suis pas totalement certain de ma lucidité, car si yavait que moi, tu serais lyophilisé et servirais d’éponge à sperme à l'autre Vérolée à l’heure qu'il est. Je t’ai promis une sale journée alors médite là-dessus : je ne t’aime pas du tout !

Et il tourne les talons pour se diriger à grands pas vers la porte puis le wagon d’Emi. Une vérification s’impose. Quand soudain, un oubli fâcheux lui tenaille le subconscient, il braille en s’éloignant.

Et ce sera Monsieur Dillinger ! Hahaha ! Kofff kofff …

_________________
Bricolo Médico Texan
Gaz O'Line - Mauvaise Humeur Garantie !

Ernest Giacomazzi · Mort Hors ligne Inscrit le: 13 Juin 2010 Messages: 130

Petite moue déçue alors que le poing de Gaz O Line s'affaisse.
Ici, on déverse les mots et la fumée comme une salve de mitraillettes. Et ça le fait marrer, le mastodonte, ça le fait tellement marrer qu'il lui emboîte encore le pas en titubant, et commence à pisser contre un des murs extérieurs au wagon.

Il crache dans ses mains et remballe le paquet, avant de se mettre à courir puis de plaquer le taulier au sol, poids et rapport de vitesse oblige.

Coucou !

Il lui place la tête sur le côté, et, en faisant pression avec sa main, commence à lui faire brouter le bitume par l'oeil gauche.

Et c'est...

Premier coup.

Maintenant...

Deuxième coup. L'arcade pète.

Que tu...

Troisième coup. Le nez se tord.

Te soucies d'elle...

Quatrième coup. Quelque chose craque, mais quoi ?

...pauvre enfoiré ?!

Il lui envoie son poing dans la gueule, direction l'oeil droit.

Il se redresse, choppe le junkie par le bras, et commence à lui faire racler le sol dans la direction du wagon d'Emily. Finalement, il s'arrête, sort le pochon de poudre de sa poche, et le balance vivement sur la tête en sang de Gaz O Line.

Va lui donner toi même cette merde, Jesus Kris. Elle t'attend, avec un seau et des pansements. C'est aussi ça, le rapport de force.

Oh...et j'oubliais...je m'éclate à mort ici. J'ai dit n'importe quoi pour voir combien de temps t'allais encore perdre, sale amant merdeux.

Il fait quelque pas vers son wagon, mais s'écroule avant même d'avoir pu y apercevoir la poignée. Un voile blanc passe devant ses yeux, le sang forme une mare opaque autour de son crâne, et glisse lentement à travers les sillons des dalles. Knock-Out, Giaco'.

Gaz

Pas le temps de causer, pas le temps de se défendre, ça sent l'asphalte et le sang qui coule. Elle est mauvaise la dérouillée, et ça il le savait dès le premier coup de poing. Il se demandait néanmoins combien de temps il allait tenir, Hercules, et dès le troisième gnon, il trouvait le temps long. Mais comme les autres morflées de son existence, Gaz O'Line acceptait celle-ci avec un fatalisme lancinant. Le plafond, l'univers tout entier est fort peu tangible, quelqu'un secoue la boule à neige New Vegas. Ya du rouge sur le pare-brise, plus d'essuies glaces, et tout ça pue le mercurochrome, le mal de tête persistant, bref, le merdier.

Gaz s'aggripe alors à un biceps d'Ernest, faute de mieux, pour se remettre à quatre pattes. Péniblement, il enjambe la carcasse, s'y assoit à cali-foireux-fourchon pour déverser sur la trogne gluante du monstre sa propre hémoglobine en offrande.

Enfoiré de merde ... poison mortel de mes couilles ... t'y connais rien en chimie. Tu lui as menti à elle, t'as menti à tout le monde ... tu bluffles, tu BLUFFES, TU BLUFFES ! Et je bluffe mieux que toi parce que ça me fais pas bander, moi !

Et il s'offrit le luxe de lui rendre le coup de boule qu'il avait ramassé quelques heures plus tôt dans une position similaire. Après quoi, il brailla de douleur et fulmina d'être aussi con. Il se décida enfin à se relever, colla dans le bide du gaillard un coup de pied inutile et rageur.

Tu vas pas mourrir, tu vas coaguler t'es solide, au pire tu seras un brin neuneu. Ah tu t'éclates hein ? Fin de la récré, mon pote. Bouge pas de là, j'reviens.

Après avoir planqué Godzilla sous une bâche pour que personne ne vienne le lui piquer, il traina la patte le long des galeries qui le séparaient de sa destination. Il détestait qu'on l'attaque sur son propre terrain, c'était LUI le prof, le façonneur d'hommes. Et voilà qu'un enfoiré de gitan venait lui appliquer ses propres traitements, Saul devait lui avoir raconté toute l'aventure, la méthode ne pouvait pas avoir été choisie au hasard.

Essayant vainement de s'essuyer la tronche sur sa veste, il poussa la porte du wagon.
_________________
Bricolo Médico Texan
Gaz O'Line - Mauvaise Humeur Garantie !

Ernest Giacomazzi · Mort Hors ligne Inscrit le: 13 Juin 2010 Messages: 130

Un sourire. Excessivement niais. Des bulles ocres qui s'en échappent, comme de la bave d'escargot. Un vieux gargouillis s'extirpe de sa glotte, alors qu'il essaye vainement de prononcer quelques mots:

PagrmblblbllblbL...menbrbrbrbrbrbbr...tilflfllflf...à...Emi...asturrRrRrRrrce...cocu...trognon...

Il écarte soudain la bâche de son visage et observe silencieusement Gaz O Line partir, comme dans une poussée d'adrénaline. Puis il replace la couverture sur sa tête en charnier, et commence à se gratter les couilles en rigolant du rouge.

Méthode choisie au hasard.

Ernest Giacomazzi · Mort Hors ligne Inscrit le: 13 Juin 2010 Messages: 130

Un deux trois quatre cinq six sept huit neuf dix...

Il fourre un doigt dans ses chairs mutilées, et goûte son propre sang, en faisant la grimace.

Un deux trois quatre cinq six sept huit neuf dix...

Gnumpf...

Il bazarde la couverture plastique d'un coup de pied, et se redresse non sans peine. Il s'ébroue comme un chien.

Intello d'mes deux antillaises...jamais vu un nain aussi long à la détente.

Il étend la bâche, et commence à gribouiller dessus avec son propre sang.

J'SUIS CHEZ MOI AVEC UNE PINACOLADA ET GRETA GARBO.
Y'A UNE REDIF' DE VANISHING POINT A LA TV.
PEUX PAS LOUPER.
RESTE PU DCHIPS O CREVET'
DSL

En titubant, le monstre se dirige vers son wagon, s'y engouffre, et manque de faire sauter les gonds de la porte coulissante en la faisant claquer. Un bruit sourd derrière la porte, puis plus rien.

[

Merci de m'envoyer un mp sur fract si suite ou pas. ]