Life goes Lack

Gaz

Il ouvre les yeux sur un plafond grisâtre, parsemé d'une rouille passablement moche. L'endroit est baigné d'une lumière ocre capiteuse, d'un parfum de sueur et de femme, pourquoi ? Il lui faut de longues minutes pour reconnaitre cette pièce dans laquelle il ne met jamais les pieds. Des draps mauves aguicheurs dans un lit à ressorts, des fumets d'alcool, le plan ne stipulait pas un passage dans le temple de la luxure de Chizuna.

Il se sent mal, la nausée revient, et il déteste cet endroit. Il y voit des femmes et des hommes se mélangeant sauvagement, et cette image quasi-incestueuse lui renvoit sa propre culpabilité. Horrible mal de crâne, des neurones explosent comme des grains de mais se changeant en horrible popcorn cérébral. Il pense tout haut.

Bienvenu au purgatoire.

Des cordes l'empêchent de porter ses mains à ses tempes, il ne peut pas bouger. Bientôt, il le sait, il va se mettre à tremblotter et saluer bien bas la crise de manque. Il entreprend d'analyser tout haut à quel point les prochains jours vont être mauvais.

Dillinger, vous allez essorer la pitié compatissante de vos amis comme une serpillère crasseuse.
Dillinger, vous allez gober de cette haine qu'engendre la trahison.
Dillinger, vous allez faire face aux conséquences de votre inadaptation, vous allez découvrir ce que vous avez perdu dans cette entreprise grotesque.
Dillinger, vous aurez mal, votre égo volera en éclats, et vous prendrez des gnons en le défendant.
Et vous ferez tout ça, en état de manque, ligoté à un plumard plein de fouttre dans cet endroit horrible.
Dillinger, vous êtes tombé trop bas, cette fois.

Il se cambre un peu, ferme les yeux, ouvre la salle des masques vénitiens. Il choisit celui des grands jours, celui de la guerre et des enterrements, et d'un crépitement de chalumeau mental, se le soude au visage. Impassible, car d'un autre visage que celui-ci rien ne sortira de bon. La musculature faciale est la plus grande traitresse de l'univers, et il n'est pas question de lui donner la moindre chance. D'ailleurs, devant tant de merdier, il n'y a rien à dire. Eux, ils parleront, ils ont besoin de parler, de raconter et de crier tout ce qu'ils n'ont pas pu raconter et crier.

Bien ... dit-il.

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marcel

Ça pue décidément trop, c'est véritablement trop mal ventilé, comme si la totalité des aérations avaient été bouchée par de la poussière et de la graisse puante.

Contre toute attente, Marcel est restée au chevet de Gaz, veillant à sa survie puis à son confort, profitant de l'instant pour virer par la trappe d'accès les coussins et couvertures saturée d'odeurs douteuses. Veillant même à masquer les différentes effluves du lieu par la consommation incessantes des cigarettes du patient.

Elle a envoyée Kate chercher des couvertures propres, s'arrachant même un "s'te plait dépêche toi" surprenant de sa part.

Les minutes passent jusqu'à ce que l'homme émerge de sa semi-inconscience pour déblatérer des conneries. Marcel approche, une cigarette entre ses lèvres, souriantes.

-T'es vraiment trop couillon quand tu t'y met Gaz, même quand du déconnes tu t'arrange pour tout vouloir contrôler, planifier, prévoir...

Elle s'assied sur le lit, écrasant son mégot sur le dos de la main attachée du patient avant de se pencher sur lui pour lui murmurer.

-Tu vois ? j'tassure que jamais tu aurais pu croire que ton infirmière ça serait moi ! J'te promet que ton sevrage va devenir bientôt une préoccupation tout à fait secondaire.

Gaz

Il lève les yeux vers Marcel, ses machoires se crispent alors que la cigarette fait roussir ses poils et sa peau. Gaz fixe longuement le visage juvénil sans rien dire, réfléchissant à ses préoccupations. Une certitude lui vient, et il se sent obligé d'en faire part, de sa voix froide.

Tu ne seras jamais dans le haut du tableau de mes préoccupations.
C'est ce que tu essaies de faire ? Me préoccuper ?

Il a peur, malgré lui. Il sait que marcel pourrait lui rendre la vie impossible. Mais il a d'autres préoccupations, plus graves. Elle n'avait pas mis longtemps à boucler son procès, elle adorait porter des jugements sur les choses, Marcel était passée maitresse dans l'art de rebondir sur les discours des autres. Gaz le savait, il s'attendait à tous ces hectolitres de bile.

Je sais ce qui me préoccupera, tu le sais aussi.
Je sais que tu sais.
On sait.

Ses lèvres tremblottent.

Passe moi une clope ... s'il te plaît.
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marcel

Marcel éclate de rire, un rire amusé, venant du fond des tripes, elle met de longues secondes à reprendre son souffle avant de se rallumer une cigarette dans le champ de vision de Gaz, envoyant les premières bouffées en direction du visage du patient.

-Ouai ! vraiment t'es trop marrant quand tu t'y met ! tu pense tout comprendre et tout savoir mais au final, tu te plantes sur le principal. Comment j'pourrais d'venir une préoccupation alors que je ne suis que-dalle pour personne ! Même ce mufle d'Eugène veut plus me parler alors que j'ai vraiment pris sur moi pour essayer dl'avoir pour copain. tu vois mon gros, j'pense que tu as tord d'essayer de faire ton malin avec n'importe qui ! A moins que tu ne veuilles que je te parle de ta chère Fatoumatou et de son état quand on l'a retrouvée clamsée, ou alors que je te fasse gentiment penser à la chose horrible qu'on visiblement du faire Emi et Ernest pour te mettre dans cet état. J'suis sure qu'en grattant un peu j'te trouverais deux trois bricoles à te flanquer dans les gencives aux pires moments de ton sevrage ! Ça sera surement rigolo à voir.

Elle se relève, approchant la cigarette allumée des lèvres du patient.

-Tu vois gros ! Le pire c'est que j'en ai quasiment rien à faire de ta gueule et que je sais quasiment rien sur rien par ici, juste des rumeurs et des échos la con. Mais je me priverais pas !

-Va pas croire ! j'te suis toujours reconnaissante de m'avoir rafistolé quand l'autre con casqué m'a éclaté la gueule avec l'aide de ses potes. Mais t'as déconné ! Ici c'est d'venu chez moi ! Et te mettre dans cet état c'est faire prendre un risque à mon chez moi tu vois ?

Sans même vérifier si Gaz à attrapée sa cigarette, elle l'envoie voler à travers la pièce d'un mouvement de doigts.

-Je vais m'assurer que tu souffres assez pour ne jamais avoir envie de recommencer ce genre d'expérience. OK ?

Gaz

Ok.

Lui dit-il en s'enfonçant dans son oreiller.

Je suis meilleur que toi à ce jeu là, je t'ai balancé une connerie, parce que tu es comme les méchants de bandes dessinées, tu ne peux pas résister à l'envie de raconter ton plan. Je voulais savoir ce que tu fouttais là, et je voulais le savoir vite : je savais que tu ne résisterais pas à l'envie de me dire que je me suis trompé.

Il toussote.

Je vais te dire autre chose, ton petit programme était à mon programme. Et tu as raison sur toute la ligne, je vais en chier, je le mérite. Mais toi, tu n'en sauras rien, car cette sale tête sans expression, c'est tout ce que tu verras.

Il regarda la cigarette avec une certaine envie dans les yeux.

Je te propose quelque chose, je donne le commandement de New Vegas à la personne de ton choix. Ainsi, cette personne que tu auras choisie prendra soin de ton chez toi. Tu seras rassurée, de cette façon. Et je pourrais aussi t'expliquer que j'ai rencontré beaucoup de gens méchants, aucun d'eux n'était aussi caricatural que toi. Aucun d'eux n'avait l'air de sortir de la page 12 de Spiderman.

Il plisse les yeux.

Tu es juste toute seule, Marcel. Donne toi tout le mal que tu veux ...

Passe moi une clope, s'il te plaît.
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Katerina Nivosk · Mort Hors ligne Inscrit le: 24 Nov 2009 Messages: 618 Localisation: Desert

Pas vraiment pratique de transporter un corps à l'étage d'un bar à l'autre bout de la ville. Les rues, devant tout l'habitat de la communauté, ensuite le bar, les escaliers, le lit... Une galère comme on en fait peu.
Une fois le fiévreux alité, il fallait s'en occuper. Marcel semblait avoir pris la chose en main, et n'ayant pas l'habitude de gérer ça elle lui en laissait l'initiative.
Donc... des couvertures. Bah, il fallait rester dans le thème, alors c'est les couvertures dans le bungalow de la blonde, qu'elle parti les chercher.
Après tout, c'est pas comme si elle viendrait demain les chercher. Il y avait une certaine ironie, dans le choix. Une légère perversion mentale, dans le pur style Katerina, de celles que les gens ne relèvent pas souvent.

Et la voila qui monte l'escalier, vers la scene du drame. Elle monte, d'un rythme lent mais motivé. Elle ouvre la porte, et c'est donc la surprise, il s'est ... reveillé.

- Passe moi une clope... s'il te plait.

- J'en aurais plus besoin, faut croire. Tu m'en passe une aussi tant qu'a faire ?
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"Nous avons à faire et affaire"

marcel

Marcel tend à la responsable de la sécurité une cigarette et son briquet.

-Il a l'air d'avoir retrouvé assez de cervelle pour m'emmerder avec ses discours et me prendre ouvertement pour une conne, j'pense qu'il sera vite sur pied, figure-toi qu'il vient de me demander de désigner le chef par intérim le gros flemmard ! J'pense que je vais désigner Gaz ! Ça pourra être drôle de le voir donner ses directives en hurlant de douleur ? non ?

Elle prend les couvertures propres, refaisant le lit dans lequel se trouve Gaz, lui replaçant un oreiller frais sous la tête. le tout de façon machinale, presque automatique.

-Tu proposes quoi pour passer le temps Kate ? Tu devais pas me donner un cours de défense ? les points du corps qui font mal et tout et tout ?

Katerina Nivosk · Mort Hors ligne Inscrit le: 24 Nov 2009 Messages: 618 Localisation: Desert

Machinalement, elle la prend pour la porter à ses levres et l'allumer. Elle tire une bouffée. S'appuie contre le mur, pour regarder la scene...

Ouaip, il a l'air. Il arrive à réfléchir à peu pret. D'toute manière, on a appris à gerer sans lui ces derniers temps. Elle tourne sans lui, la boutique. L'seul truc, c'est qu'il a planqué les clés du manège... L'es un peu tard pour designer un chef intermédiaire, Simon et moi on fait déjà tout.

Un cours de self defense... Ma fois, pourquoi pas qu'elle pense.

Parait que la douleur, ça dessoule. Tu crois que ça peut sevrer ? ça s'rait l'occasion de gerer l'utilité de son état. Genre, la clé de bras que je lui ai fait, quand il a voulu flinguer tout le monde, tout à l'heure, si on gere bien on peut deboiter l'os. Ou frapper les genoux à l'arriere.
'Fin ça c'est de l'attaque. La défense... se perd dans une reflection et laisse la phrase en suspend. Une cendre tombe au sol.
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Emi Louise

Emi arrive après quelques errances, à la recherche d'un seau qu'elle a rempli d'un peu d'eau claire, à la recherche du wagon d'Emma mais on finit par lui indiquer que Gaz avait été transporté à l'étage de l'Alambic.
L'eau n'étanche pas sa soif. Est-ce du à l'herbe ou à l'appréhension.
Il est temps de monter ces marches, l'épaule collée contre le mur. Elle entend Kate et Marcel parler de combat. Puis le silence.

"Comment va-t-il ?"

Gaz

Gaz avait décroché de la conversation. Pendant qu'elles jacassaient à propos de ce qu'elles comptaient lui faire, elles lui foutaient la paix, c'était déjà ça de gagné. Il constatait que les femmes de cette communauté avaient toutes plus ou moins une raison de lui en vouloir, et que les hommes n'étaient pas venus. Cette observation empirique fut consignée dans un coin de son lobe temporal, car il mit un point d'honneur à répondre avant les deux autres.

Bien. Je vais bien.

D'ici quelques heures, ça ira mal, et je doute qu'elles fassent grand chose pour que ça aille mieux. Mais ça va.

Il se racla la gorge.

Je n'ai pas parlé d'intérim. Bonjour Emily.

...

Je peux avoir une clope ?
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Emi Louise

Son visage se tourne vers le son de la voix de Gaz. L'espace d'une seconde, elle se demande si c'est bien lui, ne reconnaissant pas vraiment ce timbre froid, sans enthousiasme, sans folie. Puis elle avance prudemment dans sa direction, jusqu'à ce qu'elle bute contre ce qu'elle devine être le lit sur lequel il est couché. Elle pose le seau au sol.

"A vrai dire, je pensais que vous profitiez déjà du tabagisme passif ambiant. Mais Ernest a pensé à vous. Je suis contente que vous alliez bien. Il faut que vous sachiez que des personnes s'inquiètent beaucoup pour vous. Et ce, depuis quelques lunes. Si vous le voulez bien, nous vous apporterons un poste et vous pourrez les rassurer de vive voix."

Elle se penche et tâtonne le matelas, jusqu'à découvrir par effleurements les liens qui maintiennent Gaz O'line, l'oreiller et les couvertures disposées avec soin autour de lui. Elle sourit amusée et sort d'une des poches dissimulées de sa jupe un paquet de cigarettes et un briquet.

"Je me rends compte que vous êtes chouchouté."

Gaz

C'est une façon de voir les choses.

Il s'enfonça un peu plus dans son oreiller, tapotant nerveusement le bracelet de corde qui lui emprisonnait le poignet. Il mordillait sa lèvre inférieure pour tenter de lui arracher un petit bout de peau sèche.

Je n'ai pas très envie de parler de moi, vous ça va ? Racontez moi.
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Emi Louise

Elle sort une tige de papier blanc fourrée de tabac d'une main, toujours debout, elle se penche de nouveau pour trouver du bout des doigts de sa main libre le visage du captif consentant. Elle présente la cigarette à ses lèvres.

"Kate et Marcel vont participer à la future pièce de théâtre de New Vegas. J'aimerai que vous vous joignez à nous aussi..."

Gaz

Il pince la cigarette entre ses lèvres sèches, attendant qu'on la lui allume.

C'est d'accord.

Il avait accepté trop vite, il y avait quelque chose de louche là dessous. Il n'avait même pas demandé quel rôle on lui réservait, il s'était contenté d'accepter, tout simplement.

Serait-il possible qu'on me détache ? Je n'ai pas prévu de me droguer à nouveau, du moins pas à ce point.
Et puis je voudrais aller morfler ailleurs ... quitter cette pièce, je ne l'aime pas du tout.
Je pense que vous refuserez, toutes les trois, et j'insisterai pas.

Il fixa les yeux verts d'Emily, ceux de Kate et Marcel, et l'ampoule famélique derrière son abat-jour.

Alors c'est ça qui vous préoccupe, les filles ?

Toi, me torturer pour pas que je recommence, protéger ta maison en faisant ce pour quoi tu penses être douée.
Toi, parler de moi comme si j'étais pas là, en me faisant savoir tout ce que j'ai pas fait.
Toi, le théâtre.

Il fait une drôle de mou pensive.

Waow.
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Emi Louise

La flamme du briquet apparait à moins de 5 centimètres de la cigarette, le temps qu'elle puisse voir l'incandescence du tabac s'amplifier. Puis elle range le briquet, et se redresse.
Le sourire a disparu. Ses yeux rougissent.

"Je vais aller chauffer de l'eau en bas afin d'éviter de me donner en spectacle devant ces demoiselles. Abred a préparé une tisane pour vous soulager."

Elle s'éloigne et redescend par la trappe.