C.S.I : New Vegas.

Harry Stinson · Hors ligne Inscrit le: 19 Mai 2010 Messages: 313

Harry et Emi était enfin arrivé au wagon d'Ernest Giacomazzi, alias Randall, alias l'androïde...
L'américain resta quelques instants, admiratif, devant les fresques qui recouvraient les façades de l'ancien salon de tatouage. Un regard aux écriteaux, un autre vers Emi, qui cherchait les clefs. Un androïde tatoueur, et tatoué. N'avait il pas besoin d'une peau humaine pour cela? Le scepticisme d'Harry grandit, mais l'éventualité d'une tel technologie le laissa un instant rêveur.

Lorsque la petite clef métallique jaillit entre les mains d'Emi, étincelant dans la pénombre des souterrains. Harry posa sa main dessus :

"Puis je?"
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"Made in U.S.A."

Emi Louise

Emi défait le fouloir noir qu'elle garde depuis la mort d'Ernest autour du poignet, après avoir glissé le magnétophone entre les cuisses. Une chaîne en or se dévoile, supportant un médaillon et une croix en or, ainsi d'une cordelette avec trois clefs.
A la demande d'Harry, elle lui laisse la cordelette.
Puis, tranquillement, elle attache à nouveau le fouloir, comme pour cacher cette chaîne.

"J'ai quelque chose à te faire écouter. Mais... Il faut que tu saches qu'avec Ernest, nous avons eu une relation -Saül est au courant-. Je parle bien d'Ernest, pas de Randall. C'est une cassette qu'il m'a laissée... Sûrement la dernière fois qu'il ait pu me parler, de ce qu'il se passait vraiment. Un peu comme un témoignage, alors que tout était en train de basculer en lui. Cet enregistrement pourrait peut être t'aider à comprendre."

Elle éjecte la cassette insérée déjà dans l'appareil et la range dans une poche de sa jupe longue, et en engage une autre.

"Il souffrait. Vraiment. Je ne l'ai pas ré-écouté depuis. Mais tu es la seule personne assez objective et neutre pour l'écouter et en extraire l'essentiel. Personne d'autre que toi ne l'écoutera. Dis-moi quand tu voudras l'écouter."

Harry Stinson · Hors ligne Inscrit le: 19 Mai 2010 Messages: 313

Harry s'empara de la clef, se tourna vers la porte. Sa main trembla, la pointe de la clef heurta la serrure, une fois, deux fois, puis s'enfonça dans le mécanisme. Un premier tour, le mécanisme s'amorce, un deuxième tour, la porte s'ouvre. Pendant ce temps, Emi évoquait l'enregistrement. Harry regarda le magnétophone, la main sur la poignet.

"Gardons le meilleur pour la fin, je l'écouterai en dernier."

D'un air détaché, il ouvrit la porte, et s'engagea dans le wagon abandonné.
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"Made in U.S.A."

Emi Louise

Emi inspire profondément, avant d'entrer.

[Adaptation des textes d'Ernest Giacomazzi]

Une trappe latérale a été creusée sur le fronton de la porte. A l'intérieur, tout est sombre. Mais dans la pénombre, on peut distinguer des lampes à huile fixées aux quatre coins des murs, et un vieux chandelier à bougies rabougri, qui pend du haut du plafond.

Au côté gauche de la porte, se trouve une table en bois, où s'entassent des pots remplis de crayons, des feuilles de papier ainsi que quelques magazines, des outils de mesures, et enfin un petit poste radio, les circuits à l'air, ouvert comme un crabe.

En suivant le mur gauche du wagon, un peu avant le début du lit, on peut trouver une grande étagère, bourrés d'objets en tout genre, de bombes de tags usagées jusqu'à des bocaux de cornichons emplis de pâtes et de liquides colorés, encore des tas de magazines un peu poisseux, des pièces de mécanique, des jouets, des gadgets, et, en bas, un ghetto blaster à piles à qui il manque une enceinte.

Une moustiquaire en polyester couvre un grand matelas surélevé, avec des couvertures bleu marine usées jusqu'à la corde mais qui semble avoir été lavées une cinquantaine de fois, vu leur manque d'éclat.

Au sol. Une flaque de sang séché, large, infiltrée dans le bois.

Au coin du mur du fond, à côté du lit, se trouve un siège récupéré dans les sous terrains de New Vegas, comme chez le dentiste, avec des leviers pour en changer l'inclinaison, à cela prêt qu'il est entièrement recouvert de pièces de draperie bigarrées, tirant sur le style oriental et/ou africain.

Sur le bord droit de la porte, se trouve une bâche en plastique, sur laquelle sont posés des coussins, deux tabourets. Près du coin du mur, il y a une toile sur un chevalet, lacérée en plusieurs endroits. Difficile d'en connaitre le sujet sans la restaurer d'abord.

Harry Stinson · Hors ligne Inscrit le: 19 Mai 2010 Messages: 313

Harry fit un tour dans la pièce, observant les objets insolites qui la peuplaient. Rien de très intéressant, pensait l'américain. Son premier réflexe fut de s'orienter vers les feuilles éparses, et le pots à crayons. Il chercha sur les feuilles toutes inscriptions utiles, puis, du bout des doigts, l'empreinte d'un crayon, indice d'un texte absent.

Il feuilleta les magasines, étudia les instruments. Il repéra lesquelles pourraient être utiles à l'A.C.T. Un coup d'œil sur la radio, il n'y connaît pas grand chose en électronique, difficile de savoir ce qu'il voulait faire.

Se plantant près de la flaque séché, brunâtre, il demanda :

"Une idée d'à qui appartient ce sang?"

Il se tourna vers le lit, fouilla sous le matelas, retourna la couverture, s'empêtra dans la moustiquaire. Enfin, son regard se tourna vers la toile, éventrée. Il sortit son nécessaire à couture, décrocha la toile pour la poser au sol, et entreprit de recoudre les lambeaux, méthodiquement. Sentant que l'opération lui prendrait du temps, il dit :

"Emi, j'écouterai volontiers l'enregistrement."
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"Made in U.S.A."

Ernest Giacomazzi · Mort Hors ligne Inscrit le: 13 Juin 2010 Messages: 130

Rien sous le matelas. Aucune trace d'activité scientifique sur les feuilles de dessin ou dans les magazines. De la presse féminine, de la mode, des reviews tatoo, ou des vieux bouquins auto/moto sans grand intérêt technique.

Emi Louise

Elle entre sans faire de bruit et reste dans un coin, les bras croisés. Elle s'agite légèrement gênée quand elle entend Harry se débattre dans la moustiquaire après avoir soulevé le matelas.

"Ce ne peut être que le sien. Vers la fin il s'automutilait... Et puis, le sang sur le sol doit être celui qu'il a perdu quand il m'a demandé de le tuer..."

Elle pose le magnétophone sur le sol et s'accroupit pour déclencher la lecture de la cassette.

Harry Stinson · Hors ligne Inscrit le: 19 Mai 2010 Messages: 313

Harry écoutait, attentif, le testament de ce Ernest, qu'il ne reconnaissait pas. Non qu'il connaissait l'homme, mais il connaissait le phrasé, le vocabulaire. Mais la voix, dénuée de ses atours argotiques, restait la même. Ses doigts s'agitaient avec dextérité, l'aiguille perforait la toile, guidant le fils, refermant les plaies béantes de l'œuvre mutilée, comme son créateur. Il ne voyait que les entailles, n'assemblait pas le motif, mais seulement les contours, comme l'amateur de Puzzle, qui pour les cieux azurs, préfère la forme à la nuance. Profitant des sanglots de l'androïde (larmes artificielles?), il demanda :

"C'est vraiment Ernest? Pourquoi ne parle-t-il pas comme d'habitude?"

Son expression restait neutre pendant qu'il finissait son travail, la bande, elle, continuait de tourner. Par une coïncidence bienvenue, le magnétophone émit son "clic", indiquant la fin de l'immortelle agonie d'Ernest, quelques secondes seulement avant qu'Harry ne posa son doigt sur le dernier point de suture.

"Le reste n'a pas d'intérêt pour l'ACT..."

L'américain se releva, se tournant vers Emi. Il voulait écouter la suite, par conscience professionnelle, et peut être à cause de sa paranoïa, ou même de l'alcool qui manquait à son cerveau malade. Mais pour la première fois, il constata la détresse d'Emi, et s'abstint. Il tendit vers elle une main peu sure, qu'il posa sur son épaule, l'invitant à se rapprocher, se voulant une présence réconfortante, dans l'éternelle obscurité. S'il en était encore capable.

Il posa alors son regard sur la toile, et pour la première fois, l'admira dans son ensemble.
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"Made in U.S.A."

Emi Louise

Emi Louise

La silhouette légèrement prostrée, reste silencieuse un moment. Derrière les mèches de ses cheveux se cache certainement des souvenirs jusque là enfouis. Toujours accroupie, elle finit par répondre entre deux reniflements. Peut être grâce à la chaleur de la main d'Harry.

"Je suppose que c'était sa façon de nous prendre tous pour des cons. Mais il n'avait aucun accent. C'était juste un jeu."

Harry Stinson · Hors ligne Inscrit le: 19 Mai 2010 Messages: 313

Il observa un court instant le magnétophone. Le dérober à une aveugle ne devrait pas être trop difficile. Whatever. Il aviserait plus tard. "Marches doucement car tu marches sur mes rêves" avait écrit un poète, Harry ne savait plus lequel, mais même si cela tenait plus à des cauchemars, il pouvait comprendre qu'il était ici un intrus, vénal et inquisiteur, dans les tourments de deux âmes. Et cette idée n'avait rien de très gratifiante. Son regard épousait les formes de la toile, caressait les coups de pinceaux, saillant, sautait par dessus les cicatrices qui ne guériront jamais.

"Veux tu que je te décrive la toile?"

Ensuite, il chercherait ce dossier, peut être qu'Emi l'avait déjà déniché. S'il ne disait rien, son cerveau calculait, rapidement. De quoi faisait parti Ernest, Randall ou quelques soit son nom, cela avait il un lien avec Spectre... Sans savoir pourquoi, il le pensait, petit rouage de son esprit paranoïaque. Était elle la phase II...
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Emi Louise

Elle relève un peu le front. Même si elle n'a toujours rien à voir.

"Je me rends compte qu'il ne m'a jamais parlé de ce qu'il pouvait peindre. Alors oui, je veux bien."

Elle se râcle la gorge, pour rendre sa voix plus claire.

"J'ai encore quelques souvenirs de ma conversation avec Randall. Je pourrais essayer d'en faire un résumé. Pour le prochain point. Je te laisse donc faire la synthèse de cette cassette."

Harry Stinson · Hors ligne Inscrit le: 19 Mai 2010 Messages: 313

Aux deux remarques d'Emi, Harry répond par un seul et simple :

"Bien."

Et, sans cesser d'observer la toile, il commença à la décrire :

"C'est un corps de femme, euh... cambré vers le ciel, les bras levé, peut être qu'elle danse. Sa peau est noire, mais son ossature blanch semble transparaître. Son visage, lui, est noire, brouillée... exprime la douleur, le fond est beige, nuance sombre dans le coin supérieur droit, clair en bas à gauche... Le mouvement générale, du corps, part du coin supérieur gauche, occupé par ses bras, cadré à la moitié... Et descend jusqu'à la jambe droite... cadré à mi cuisse, dans le coin inférieur droit. Plus œil suit le tracé de l'ossature, plus elle se précise, jusqu'au bassin, très détaillé..."

Une parcelle survivante de son esprit facétieux voulut ajouter et son sein dressée contient une poche de silicone. Mais il n'eut pas de mal à contenir cette réflexion peu pertinente.

Après un cours silence. Il conclut :

"Je vais voir ce dossier dont il est question."
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"Made in U.S.A."

Emi Louise

Elle se redresse, jusqu'à se tenir debout. Elle glisse quelques mèches derrière son oreille. Elle semble avoir repris le dessus sur ses émotions.

"Je n'ai aucune idée où se trouve ce document... Peut être qu'il existe encore, dans le sol... Je ne suis plus entrée ici depuis sa mort."

Harry Stinson · Hors ligne Inscrit le: 19 Mai 2010 Messages: 313

Harry marcha jusqu'à la porte, restée ouverte, et sauta à bas du wagon. Il s'accroupit, jeta un regard sous l'essieu, et commença à ramper, parcourant de ses mains le dallage froid et poussiéreux, cherchant la faille qui lui ouvrirait la cachette. Ses doigts trouvent les fentes, où aucun béton ne vient solidariser la pièce au reste de l'échiquier gris. Il y glissa son scalpel, et décolla le pavé, du bout des doigts, il la tira hors de son emplacement, s'en saisit à pleine main, et le fit glisser sur le sol, dégageant l'entrée.

Il s'y hissa, raclant le sol de son corps, la tête basse, pour éviter le plafond de métal, il regardait maintenant la cavité.
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"Made in U.S.A."